L’association marocaine Pikala qui veut remettre au goût du jour le vélo, travaille sur son nouveau projet : « Pikala Student Bike ». Son objectif ? Encourager les étudiants de l’université Cadi Ayyad de Marrakech à prendre une bicyclette en échange d’une modique somme d’argent.
«Nous souhaitons proposer aux étudiants de l’université Cadi Ayyad à Marrakech un vélo pour un abonnement qui défie toute concurrence à savoir aux alentours 400 dhs /an avec un remboursement de 200 dhs à la fin de l’année au retour du vélo, mais le prix n’est pas encore fixe. Dans tous les cas, il sera raisonnable pour que les étudiants puissent y avoir accès », explique Rhossoune Errihi, secrétaire générale de l’association qui est une initiative sociale et écologique travaillant sur l’intégration du vélo à Marrakech.
« Vous savez qu’un jeune qui prend le bus ou le taxi pour aller à l’université dépense en moyenne 1 200 DH / mois. », soutient cette jeune femme, elle-même étudiante dans cet établissement. « Nous allons prochainement lancer une étude de marché et nous sommes en discussion avec les autorités compétentes », explique-t-elle.
Son association, créée en juillet 2016 par un petit noyau de femmes dont la fondation-mère est aux Pays-Bas, a mené de nombreux projets dans le pays. Les membres du bureau dont la présidente est Cantal Bakker, sont très actives.
Durant la COP 22, elles ont monté plusieurs ateliers comme un de réparation où les personnes étaient invitées à se pencher sur les deux-roues. « Nous avons également « Pikala club » où les adhérents ont accès à une bicyclette pour 180 dhs /an et participent à des activités autour du vélo comme des sorties conviviales, précise Rhossun Errihi. Les bicyclettes viennent des Pays-Bas et sont de seconde main. Nous avons un atelier avec trois mécaniciens, un Néerlandais et deux Marocains. Pour nous, c’était important qu’il y ait aussi ce transfert de compétences, car ce n’est pas facile de réparer un vélo et ce n’est pas non plus mis en valeur au Maroc tandis qu’aux Pays-Bas, c’est considéré comme un vrai métier ».
En clair, Pikala se démène pour changer l’image de la bicyclette au Maroc. Autres actions à son actif : des ateliers ludiques dans les écoles de Marrakech ainsi qu’une collaboration avec l’Office de la formation professionnelle (OFPPT) au printemps dernier.
« Cinq stagiaires étaient venus durant quelques jours dans notre atelier de réparation pour une session mécanique focalisée sur les deux-roues, indique-t-elle. Nous sommes en train de négocier avec l’organisme pour monter une deuxième formation de ce type. »
Aujourd’hui, l’association possède 200 vélos et en recevra 100 de plus d’ici fin 2018. « Nous avons aussi le projet d’ouvrir une antenne Pikala à Agadir et à Oujda d’ici 2019 », sourit la jeune femme qui ne peut désormais plus se passer de son vélo. « Nous sommes connues dans la Medina de Marrakech, raconte-t-elle. A chacun de nos passages, les habitants nous saluent et nous surnomment les Pikala ». Des Pikala Super Women prêtent à gravir des sommets pour que les gens voient, comme elles, les bienfaits de cette belle bicyclette.