Marrakech, considérée elle aussi comme une importante destination touristique du monde, subit les effets des changements climatiques. C’est pourquoi la Cité ocre fut parmi les premières villes africaines à adhérer à la prise de conscience environnementale.
La ville hôte de la COP 22, durant laquelle le Royaume a contribué à asseoir les rudiments et les règles de base requis afin de rendre opérationnel l’Accord de Paris, n’a épargné aucun effort pour « se hisser au rang des métropoles durables » et ce depuis l’adoption de « la Declaration de Marrakech ».
Autrefois, les rues de la ville étaient pleines de motos, taxis et voitures rendant le trafic de la cité encombré au point que Marrakech s’est vue ornée de nombreux qualificatifs (pollution, sécurité routière, gaz à effet de serre …) qui sont autant de preuves de la congestion urbaine actuelle et de l’expansion de l’automobile, tant de maux environnementaux et sociaux mettant à mal la cité ocre.
C’est pour toutes ces raisons que Marrakech a mis en place un projet de vélos en libre-service dans le cadre d’une large initiative de verdissement de la ville visant la promotion d’une mobilité sobre en carbone.
Le projet qui regroupe 300 vélos répartis sur 10 stations a été initié par le Secrétariat d’Etat chargé du Développement durable, la Commune urbaine de Marrakech et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel en partenariat avec la société « Medina bike ».
Le projet labellisé COP22 est en parfait alignement avec l’enjeu 7 de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), relatif à la transition vers une économie verte à bas carbone et engageant les villes à réduire leur empreinte en carbone dans les secteurs du transport par le « développement d’une mobilité urbaine durable ».
Pour ce projet, c’est d’ailleurs la société française de vélos « Smoove » qui a été chargée de fournir ces bicyclettes de nouvelle génération. Après avoir lancé plusieurs programmes de vélos en libre-service à Helsinki, Chicago, Moscou et Vancouver, la société a choisi pour destination la ville rouge après avoir remporté un appel d’offres de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel pour le lancement de ce projet.
Les 300 vélos répartis sur une dizaine de sites de la ville comme l’emblématique mosquée de la Koutoubia ou le jardin botanique « Majorelle » ont été soumis à une grille tarifaire incluant la facilitation de l’utilisation de ces vélos à toutes les tranches de la société, notamment les étudiants, touristes internes et externes, fonctionnaires et citoyens à faible revenu.
Plusieurs modalités de paiement ont été adoptées, dont le paiement à la carte ou au niveau des stations de location ainsi que par des cartes prépayées en vente dans les kiosques.
Les dizaines de stations sont opérationnelles 24h/24 et 7j/7 à la disposition des citoyens de la ville dans le dessein de réussir l’intégration systématique de Marrakech dans son adaptation aux changements climatiques.
Médina Bike se veut aujourd’hui la première station de vélo de libre-service en Afrique et constitue une première étape de l’expansion de ce projet vers d’autres villes marocaines et africaines, où le vélo semble le moyen le plus approprié pour freiner la congestion urbaine.